Lent ... mais avisé!

Publié le par Art de Vivre Juste

La Parabole de l'Escargot

Petit sujet de méditation pour fans
de la croissance économique



L'observation attentive de la Nature - et notamment des animaux - La Fontaine l'avait bien compris! - est toujours pleine d'enseignements. Les êtres humains sont trop souvent prêts à se placer tout seuls d'incroyables et inutiles charges sur les épaules.

Ivan Illich, aujourd'hui décédé, explique comment l'escargot construit sa coquille:

L'escargot construit la délicate architecture de sa coquille en ajoutant, l’une après l’autre, des spires toujours plus larges. Puis, brusquement, il cesse d'augmenter la taille de sa coquille et commence alors à réaliser des enroulements cette fois décroissants.

C’est qu’une seule spire encore plus large donnerait à sa coquille une dimension 16 fois plus grande.

Du coup, au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, l'énorme spire excédentaire ne ferait que désagréablement le surcharger. Dès lors, toute éventuelle augmentation de sa productivité ne pourrait seulement servir qu'à partiellement pallier aux incoërcibles difficultés créées par cet agrandissement de sa coquille au-delà des limites naturellement fixées par sa finalité ...

La transposition à la croissance de l'activité économique humaine sur une planète limitée est facile. Le stade est maintenant arrivé où les inconvénients générés par une croissance à tout va sont tels que le "bénéfice" de la supposée croissance n'arrive plus qu'à en éponger une petite partie.

De plus, les inconvénients générés le sont toujours plus au détriment de la partie la plus pauvre de l'humanité au seul profit des plus riches.

Un exemple: Les Européens aiment beaucoup manger de la viande, mais cela ne peut massivement se faire comme cela se fait qu'au détriment des pays pauvres!:

Pour que l’élevage intensif fonctionne en Europe il faut qu’une surface équivalente à 7 fois celle de l'Europe soit utilisée dans d’autres pays pour produire l’alimentation que réclament les animaux élevés selon ce mode industriel ...

Aussi longtemps que des pays pauvres africains ou d'Amérique du Sud seront condamnés, au plus fort de la disette, à exporter des aliments destinés à nourrir les animaux domestiques d'Europe ou d'Amérique du Nord, ou aussi longtemps que les Européens ou les Nord-Américains engraisseront leur bétail avec des tourteaux de soja semés sur des brûlis effectués dans la forêt amazonienne, nous contribuerons à asservir, misérabiliser et affamer les pays du  Sud.

Alors, sans même aborder ici la pourtant irrépressible question de la souffrance animale, si l'on a un tant soit peu de conscience - et donc de cœur -, peut-on, de bon appétit et en toute indifférence, continuer à manger son steak?

Publié dans Conformité aux Lois

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